L'adulte, modèle pour l'enfant

Je voudrais partager à quel point les enfants , à travers les comportements qui nous dérangent, pointent le symptôme de quelque chose que nous avons à identifier et à améliorer.

La plupart du temps, sauf maladie, ils vont bien, mais nous sommes insatisfaits car “il pleure trop”, “il ne mange pas assez”, “elle s”oppose tout le temps”, “elle ne veut pas s’endormir seule”.Mais à quel point nos attentes peuvent être irréalistes au regard du développement et du degré de maturité de notre enfant parce que nous réflechisssons avec notre posture d’adulte?

Alors on peut essayer toute sorte de stratagème, pour “soigner” ce symptôme qui nous dérange chez notre enfant, mais selon moi, il n’y a pas de recette miracle : la clé est en chacun d’entre nous, les parents.

Pour illustrer cela, avec l’un des mes enfants j’avais énormément du mal à supporter certains de ses pleurs vers l’âge de 18 mois-2 ans. Je voulais juste qu’il arrête de pleurer car pour moi cela n’était pas justifié ou pas suffisant pour se mettre dans un tel état “tu pleurs pour ça?”. Je voulais le mettre à distance parce que c’était insupportable.

Mais à ce moment-là, ce dont un enfant sous stress a justement besoin, c’est d'avoir auprès de lui, sa figure d'attachement qui sera capable d’entendre sa difficulté, de comprendre le besoin caché, de le consoler puis de chercher un moyen de l’aider à se sentir mieux, ou une solution à son problème.

Pour pouvoir faire cela pour son enfant, il faut l'avoir expérimenté pour soi-même : enfant, avec ses amis, avec son/sa conjoint•e. Malheureusement, ça n’a pas été le cas pour tout le monde et il faut donc travailler deux fois plus que les autres.

Il faut donc essayer de se mettre à la place de son enfant et pas de son point de vue d’adulte, pour réussir à se connecter à lui : et oui c’est un drame pour un enfant 3 ans si tu lui as découpé sa pizza alors qu’il ne voulait pas!

C’est à nous parents d’être suffisamment régulés pour pouvoir aider notre enfant à mettre du sens, des mots sur ce qu’il vit pour l’aider à surmonter cela. C’est comme cela qu’il apprendra petit à petit à le faire seul, au fur et à mesure qu'il grandira.

L’écoute, l’empathie, prendre soin de l’autre, trouver des solutions, n’est-ce pas là quelques qualités que nous attendons des autres? Cela s’apprend, et en tant qu’adultes nous sommes les modèles de nos enfants.

C’est d’abord à la maison qu’ils apprennent le respect de soi, de l’autre, l’écoute, la bienveillance, la persévérance…grâce à la relation secure qu’ils entretiennent avec les adultes qui les entourent notamment auprès de leurs figures d'attachement.

Marie Laumuno

Infirmière puéricultrice